L’INSPIRATION CHINOISE

Dès le XVIème siècle apparaît en Europe le goût pour le style décoratif chinois. Prenant au siècle suivant le nom de « chinoiserie », cette inspiration multiplie sur les tissus et papiers peints les motifs de pagodes, jardins et oiseaux exotiques, dans une interprétation toute européenne.

Vous trouverez cette inspiration dans les chambres et suites Luce, Céleste, Hortense et Marguerite.

Luce

Inspiration Chinoise

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Avec ses longs cheveux roux qui rebondissent en cascade sur ses épaules laiteuses, ses yeux noirs pétillants, son corps tout en courbe et son sourire coquin, Luce est légère comme une matinée d’été. Sa morale, c’est l’insouciance, pour ne pas ouvrir la porte à la mélancolie. Cultivant l’appétit de vivre, elle offre généreusement son cœur et son lit, et aime ensorceler ses hommes qui ne résistent guère à son charme. Si elle a parfois quelques faiblesses pour les jolis garçons, en particulier les fringants officiers de cavalerie, elle ne perd jamais de vue que, dans son métier, avant de regarder le visage d’un homme, il est d’abord judicieux d’inspecter son portefeuille.

Comme la fameuse courtisane Ninon de Lenclos du siècle précédent, elle range ses amants en trois catégories : les payeurs, les martyrs et les favoris. De ses liaisons elle dit : « Trois mois c’est l’infini »…

Céleste

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La vie de Céleste Vénard est un véritable roman. Enfant de la rue, fleur de bitume à quinze ans, elle n’a qu’un désir : fuir la précarité de son enfance. Douée d’une volonté impressionnante et d’un charme certain, elle rencontre aussi bien la bohème artistique et littéraire de l’époque, Musset, Dumas père et fils, la comédienne Rachel, que de puissants hommes politiques, du prince Napoléon à Gambetta, qui la font grimper dans l’échelle sociale : bientôt adulée comme comédienne, danseuse, chanteuse et directrice de théâtre, « La Mogador » -son nom de scène- rejoint le cercle restreint des courtisanes les plus recherchées de Paris.

En 1853, son mariage avec un comte et sa vie en Australie la métamorphosent en femme du monde. Une déroute financière et un veuvage plus tard, celle qui est devenue comtesse de Chabrillan retrouve Paris et la direction de théâtres. L’ancienne maîtresse des politiques qui tenta vainement d’empêcher le drame de la Commune et inspira de nombreux écrivains fut, selon le mot de Dumas, le « vaillant cœur » le plus généreux de son époque.

Hortense

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Elle s’appelle Hortense Schneider et son nom est lié au célèbre compositeur d’opérette, Jacques Offenbach. Elle a un sourire conquérant, des yeux fripons, une jolie voix, la passion des planches et un bagout que rien ne démonte. Elle aime tellement le théâtre qu’elle évince facilement celles qui ne s’en servent que comme tremplin et qui s’avèrent plus courtisanes qu’actrices.  Recrutée par le célèbre musicien aux Bouffes-Parisiens, elle remporte un triomphe : la voilà lancée. Hortense soupe au Café Anglais, circule en petit coupé de luxe et s’offre une liaison avec un jeune lion du boulevard, le duc de Gramont-Caderousse.

En 1864, son triomphe dans le rôle de La Belle Hélène lui offre une renommée européenne. Tout ce qui vient d’elle, ses mots, gestes et habitudes sont recueillis, rapportés : Hortense symbolise le plaisir effréné et la verve folle qui caractérisent la fête impériale. Napoléon III, Alexandre II, le grand-duc Constantin, le prince de Galles, le prince d’Orange, le roi du Portugal : tous feront la cour à l’éblouissante impératrice de l’opérette qu’une rivale jalouse avait surnommée : « Le passage des princes ! »

Marguerite

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Marguerite Alibert a 24 ans, un port de tête royal et des traits d’une finesse inouïe. En ce début de XXe siècle, lors d’une permission à Paris, le jeune officier Edward, prince de Galles et fils aîné de Georges V, tombe amoureux de cette courtisane rencontrée dans un cercle d’aristocrates. Leur idylle va durer dix-huit mois de fêtes au champagne, de promenades dans la capitale en coupé de luxe et de lettres où Edward, entre deux déclarations enflammées, lui raconte ses déboires avec son père. Quand le futur roi rompt leur relation, nouvelle maîtresse oblige, il intime à Marguerite de détruire ces lettres, ce qu’elle se gardera bien de faire.

Malgré une vie mouvementée, jamais l’ancienne courtisane ne prononcera un mot sur sa royale liaison ni n’exhibera ces lettres de jeunesse. On peut facilement imaginer qu’un arrangement secret fut assurément conclu entre la belle Marguerite et l’entourage d’Edward VIII…